Trump : l’addiction du pouvoir

Donald Trump, que l’on admire ou que l’on redoute, est une figure qui dérange — et qui attire. Non pas par charme, ni par chaleur, mais par excès. Par ce mélange d’assurance brute, de retrait stratégique et de verticalité permanente. On pourrait croire qu’il incarne la force pure. Mais ce que certains appellent son charisme, d’autres le reconnaissent comme une forme d’obsession, voire d’addiction. Une addiction au pouvoir. Une addiction Trump.

Le silence comme stratégie de domination


Il ne sourit pas. Il ne s’excuse pas. Il ne cherche pas à convaincre. Donald Trump avance comme un bloc, certain de son droit, certain de son impact. Il impose, il réduit l’autre au silence, il transforme le dialogue en duel. Et cette posture — à la fois fermée et menaçante — fascine.

Ce n’est pas de la séduction au sens classique du terme. C’est une captation. Une manière d’absorber l’attention en refusant d’entrer dans une logique d’échange. Plus il est dur, plus on s’interroge. Moins il donne, plus on attend. Il crée du manque.

Ce fonctionnement-là ne relève pas d’un simple style personnel. Il évoque une logique interne d’addiction : la répétition rigide d’un comportement qui vise à maintenir une sensation de contrôle, à repousser toute forme de vulnérabilité. L’addiction Trump, dans ce sens, est une dépendance à un mode relationnel vertical, autoritaire, irréversible.

 

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Ce que révèle l’addiction au pouvoir


Derrière le pouvoir, il y a souvent la peur du vide. Chez certains, le besoin de reconnaissance est si profond qu’il devient vital d’imposer sa présence. Ce n’est pas un caprice, c’est une béquille intérieure. Ce type de dépendance n’est pas visible comme une drogue ou un trouble alimentaire, mais elle en partage la mécanique : un automatisme rigide, une intolérance à l’impuissance, et une intolérance au silence de l’autre.

Trump fonctionne dans une logique d’intensité permanente : il faut occuper le devant de la scène, imposer le cadre, déclencher des réactions. L’intensité devient alors un substitut à l’intimité. On ne parle pas, on domine. On ne partage pas, on se place au-dessus. Il faut être fort, à chaque instant. Et cette force affichée ne dit pas la sécurité intérieure — elle dit la nécessité d’éviter toute faille.

C’est ce qu’on observe aussi chez beaucoup de personnes en souffrance : celles qui compensent une faille narcissique par une posture d’hyper-contrôle. Celles qui se croient fortes parce qu’elles refusent toute dépendance, mais qui, au fond, vivent dans une dépendance massive… à leur propre image.

Quand l’intensité devient une addiction de substitution


Tout le monde ne finit pas président des États-Unis, mais beaucoup vivent sur le même fil : celui de l’adrénaline identitaire. Ces personnes ont besoin d’intensité pour se sentir vivantes. Elles ne supportent ni la mollesse affective, ni les relations tièdes. Si elles ne trouvent pas une cause dans laquelle s’engager à fond, une activité artistique dans laquelle se fondre, ou un lien social riche de sens, elles basculent vers une autre forme de survie : l’addiction.

Et quand la passion n’est pas là pour canaliser l’excès, c’est l’addiction transitionnelle qui prend le relais. Alcool, nourriture, sexe compulsif, religion extrême, politique fanatique, jeux en ligne… Peu importe la forme, le moteur est toujours le même : créer des sensations fortes pour échapper à l’effondrement intérieur.

Ce n’est pas toujours visible. Ce n’est pas toujours pathologique. Mais c’est souvent répétitif, exclusif, enfermant. Ces personnes ne cherchent pas forcément à détruire leur vie. Elles essaient juste de lui donner assez d’intensité pour continuer à la supporter.

Mais lorsqu’elles trouvent — par chance ou par hasard — un lieu d’expression, une passion, une activité qui donne du sens, alors l’intensité ne détruit plus. Elle transforme. Ce qui était survie devient élan. Ce qui était compulsion devient création.

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